International audience ; Communication produced during the Second Roger Decottignies International Meetings organized by the Faculty of Law of the University of Savoie Mont Blanc and the Faculty of Legal and Political Sciences of the University Cheikh Anta Diop, in Dakar, on April 8, 9 and 10, 2019, on the theme: The "tailor" and his models from yesterday to tomorrow. Cross-cutting legal and political approaches. (France-Senegal) ; Communication réalisée lors des Secondes Rencontres Internationales Roger Decottignies organisées par la Faculté de Droit de l'Université Savoie Mont Blanc et la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l'Université Cheikh Anta Diop, à Dakar, les 8, 9 et 10 Avril 2019, sur le thème : Le « tailleur » et ses modèles d'hier à demain. Approches juridiques et politiques croisées. (France-Sénégal) ; Comunicazione prodotta durante i Secondi Incontri internazionali Roger Decottignies organizzati dalla Facoltà di Giurisprudenza dell'Università Savoie Mont Blanc e dalla Facoltà di Scienze Giuridiche e Politiche dell'Università Cheikh Anta Diop, a Dakar, l'8, 9 e 10 aprile 2019, sul tema: Il "sarto" ei suoi modelli da ieri a domani. Approcci giuridici e politici trasversali. (Francia-Senegal)
International audience ; Communication produced during the Second Roger Decottignies International Meetings organized by the Faculty of Law of the University of Savoie Mont Blanc and the Faculty of Legal and Political Sciences of the University Cheikh Anta Diop, in Dakar, on April 8, 9 and 10, 2019, on the theme: The "tailor" and his models from yesterday to tomorrow. Cross-cutting legal and political approaches. (France-Senegal) ; Communication réalisée lors des Secondes Rencontres Internationales Roger Decottignies organisées par la Faculté de Droit de l'Université Savoie Mont Blanc et la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l'Université Cheikh Anta Diop, à Dakar, les 8, 9 et 10 Avril 2019, sur le thème : Le « tailleur » et ses modèles d'hier à demain. Approches juridiques et politiques croisées. (France-Sénégal) ; Comunicazione prodotta durante i Secondi Incontri internazionali Roger Decottignies organizzati dalla Facoltà di Giurisprudenza dell'Università Savoie Mont Blanc e dalla Facoltà di Scienze Giuridiche e Politiche dell'Università Cheikh Anta Diop, a Dakar, l'8, 9 e 10 aprile 2019, sul tema: Il "sarto" ei suoi modelli da ieri a domani. Approcci giuridici e politici trasversali. (Francia-Senegal)
International audience ; Communication produced during the Second Roger Decottignies International Meetings organized by the Faculty of Law of the University of Savoie Mont Blanc and the Faculty of Legal and Political Sciences of the University Cheikh Anta Diop, in Dakar, on April 8, 9 and 10, 2019, on the theme: The "tailor" and his models from yesterday to tomorrow. Cross-cutting legal and political approaches. (France-Senegal) ; Communication réalisée lors des Secondes Rencontres Internationales Roger Decottignies organisées par la Faculté de Droit de l'Université Savoie Mont Blanc et la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l'Université Cheikh Anta Diop, à Dakar, les 8, 9 et 10 Avril 2019, sur le thème : Le « tailleur » et ses modèles d'hier à demain. Approches juridiques et politiques croisées. (France-Sénégal) ; Comunicazione prodotta durante i Secondi Incontri internazionali Roger Decottignies organizzati dalla Facoltà di Giurisprudenza dell'Università Savoie Mont Blanc e dalla Facoltà di Scienze Giuridiche e Politiche dell'Università Cheikh Anta Diop, a Dakar, l'8, 9 e 10 aprile 2019, sul tema: Il "sarto" ei suoi modelli da ieri a domani. Approcci giuridici e politici trasversali. (Francia-Senegal)
National audience ; Pourquoi dans le cadre d'un colloque consacré à la postérité institutionnelle du Régime de Vichy, au risque de proposer une monographie trop régionaliste et par là de pure circonstance, fermer en quelque sorte le ban par une communication centrée sur le thème de prime apparence presque « anecdotique » de la genèse d'une station de sports d'hiver à Courchevel ?L'histoire hors normes de cette « station » de tous les superlatifs depuis son lancement dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le 9 novembre 1945, au cours de la première séance officielle de réunion de l'assemblée récemment élue du Conseil général de Savoie, permet pourtant, dans un singulier raccourci, de témoigner d'une permanence tant idéologique qu'institutionnelle en matière politique et administrative courant sans heurts de l'Entre-deux-Guerres aux Trente glorieuses. L'exemple de Courchevel permet en effet de manière moins paradoxale qu'il n'y pourrait donc paraître à première vue, une illustration finalement concrète, appliquée au milieu montagnard, de certaines des approches normatives du programme de la Révolution nationale mis en œuvre par le régime de Vichy telles qu'étudiées lors des deux journées de rencontres chambériennes des 23 et 24 octobre 2014 recensées dans le présent volume d'Actes. De manière éclairante l'évocation des études prospectives lancées au cours de l'année 1942 sous l'égide du Service d'Equipement Sportif de la Montagne (SESM) de la direction de l'Equipement Sportif du Commissariat Général à l'Education Générale et aux Sports (CGEGS), après de premières ébauches esquissées sans réelle logique d'ensemble à la veille du second conflit mondial, de la fondation d'une station de tourisme "intégrée" devenue l'archétype des stations de sports d'hiver dites de "deuxième génération", rend compte de l'essor irrésistible au cours de l'époque pourtant sombre de l'Occupation d'une ambitieuse politique globale d'aménagement touristique de la montagne certes directement héritée du Front Populaire, mais réellement systématisée, presque « technocratisée » par les instances de Vichy pour donner ensuite toute sa mesure — voire sa démesure ! — lors de Trente Glorieuses dévolues, dans les Alpes, au fameux diktat du Plan Neige.
National audience ; Pourquoi dans le cadre d'un colloque consacré à la postérité institutionnelle du Régime de Vichy, au risque de proposer une monographie trop régionaliste et par là de pure circonstance, fermer en quelque sorte le ban par une communication centrée sur le thème de prime apparence presque « anecdotique » de la genèse d'une station de sports d'hiver à Courchevel ?L'histoire hors normes de cette « station » de tous les superlatifs depuis son lancement dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le 9 novembre 1945, au cours de la première séance officielle de réunion de l'assemblée récemment élue du Conseil général de Savoie, permet pourtant, dans un singulier raccourci, de témoigner d'une permanence tant idéologique qu'institutionnelle en matière politique et administrative courant sans heurts de l'Entre-deux-Guerres aux Trente glorieuses. L'exemple de Courchevel permet en effet de manière moins paradoxale qu'il n'y pourrait donc paraître à première vue, une illustration finalement concrète, appliquée au milieu montagnard, de certaines des approches normatives du programme de la Révolution nationale mis en œuvre par le régime de Vichy telles qu'étudiées lors des deux journées de rencontres chambériennes des 23 et 24 octobre 2014 recensées dans le présent volume d'Actes. De manière éclairante l'évocation des études prospectives lancées au cours de l'année 1942 sous l'égide du Service d'Equipement Sportif de la Montagne (SESM) de la direction de l'Equipement Sportif du Commissariat Général à l'Education Générale et aux Sports (CGEGS), après de premières ébauches esquissées sans réelle logique d'ensemble à la veille du second conflit mondial, de la fondation d'une station de tourisme "intégrée" devenue l'archétype des stations de sports d'hiver dites de "deuxième génération", rend compte de l'essor irrésistible au cours de l'époque pourtant sombre de l'Occupation d'une ambitieuse politique globale d'aménagement touristique de la montagne certes directement héritée du Front Populaire, mais réellement systématisée, presque « technocratisée » par les instances de Vichy pour donner ensuite toute sa mesure — voire sa démesure ! — lors de Trente Glorieuses dévolues, dans les Alpes, au fameux diktat du Plan Neige.
International audience ; Consacré à l'étude des sources institutionnelles du droit sabaudo-sarde ce dernier chapitre de l'ouvrage collectif "Le Sénat de Savoie : archives, historiographies, perspectives XVIe-XIXe siècles" (sous la direction de Françoise Briegel et et Sylvain Milbach), s'efforce de retracer la lente construction au sein du Duché de Savoie d'un corpus normatif spécifique dans la vaste aire européenne méridionale du droit dit "écrit" — droit sabaudo-piémontais, puis sabaudo-sarde — dont la loi du prince commune à toutes les provinces continentales des Etats de Savoie représente la norme suprême, à l'amont d'une loi romaine adaptée localement par la jurisprudence du Sénat de Savoie devenue, depuis la fin de Moyen-Age, la base du droit commun ordinaire au sein de ce même complexe politique transalpin. Tandis que jusqu'à la promulgation du Code Civil de 1837 et la consécration définitive d'un système législatif unitaire de type napoléonien, le champ d'application de coutumes locales ancestrales pourtant revendiquées dans chaque localité par des justiciables unanimes, au titre de privilèges provinciaux ancestraux, ne cesse en réalité de se réduire inexorablement tout au long des Temps Modernes. Au delà de l'érudition gratuite le rappel de la genèse de ce système normatif désormais évanoui permet en effet l'évocation de l'un des éléments majeurs du patrimoine historique savoyard.
International audience ; Consacré à l'étude des sources institutionnelles du droit sabaudo-sarde ce dernier chapitre de l'ouvrage collectif "Le Sénat de Savoie : archives, historiographies, perspectives XVIe-XIXe siècles" (sous la direction de Françoise Briegel et et Sylvain Milbach), s'efforce de retracer la lente construction au sein du Duché de Savoie d'un corpus normatif spécifique dans la vaste aire européenne méridionale du droit dit "écrit" — droit sabaudo-piémontais, puis sabaudo-sarde — dont la loi du prince commune à toutes les provinces continentales des Etats de Savoie représente la norme suprême, à l'amont d'une loi romaine adaptée localement par la jurisprudence du Sénat de Savoie devenue, depuis la fin de Moyen-Age, la base du droit commun ordinaire au sein de ce même complexe politique transalpin. Tandis que jusqu'à la promulgation du Code Civil de 1837 et la consécration définitive d'un système législatif unitaire de type napoléonien, le champ d'application de coutumes locales ancestrales pourtant revendiquées dans chaque localité par des justiciables unanimes, au titre de privilèges provinciaux ancestraux, ne cesse en réalité de se réduire inexorablement tout au long des Temps Modernes. Au delà de l'érudition gratuite le rappel de la genèse de ce système normatif désormais évanoui permet en effet l'évocation de l'un des éléments majeurs du patrimoine historique savoyard.
International audience ; Consacré à l'étude des sources institutionnelles du droit sabaudo-sarde ce dernier chapitre de l'ouvrage collectif "Le Sénat de Savoie : archives, historiographies, perspectives XVIe-XIXe siècles" (sous la direction de Françoise Briegel et et Sylvain Milbach), s'efforce de retracer la lente construction au sein du Duché de Savoie d'un corpus normatif spécifique dans la vaste aire européenne méridionale du droit dit "écrit" — droit sabaudo-piémontais, puis sabaudo-sarde — dont la loi du prince commune à toutes les provinces continentales des Etats de Savoie représente la norme suprême, à l'amont d'une loi romaine adaptée localement par la jurisprudence du Sénat de Savoie devenue, depuis la fin de Moyen-Age, la base du droit commun ordinaire au sein de ce même complexe politique transalpin. Tandis que jusqu'à la promulgation du Code Civil de 1837 et la consécration définitive d'un système législatif unitaire de type napoléonien, le champ d'application de coutumes locales ancestrales pourtant revendiquées dans chaque localité par des justiciables unanimes, au titre de privilèges provinciaux ancestraux, ne cesse en réalité de se réduire inexorablement tout au long des Temps Modernes. Au delà de l'érudition gratuite le rappel de la genèse de ce système normatif désormais évanoui permet en effet l'évocation de l'un des éléments majeurs du patrimoine historique savoyard.
International audience ; Sur les Alpes de Savoie, de la proto-histoire à l'époque contemporaine, l'implantation humaine se réalise au détriment du couvert forestier trop souvent qualifié "d'originel", par convention, alors qu'il ne date à cette latitude et a fortiori à cette altitude, que du retrait rapide des derniers grands glaciers wurmiens, il y a sept à huit mille ans. Quoiqu'il en soit la mise en œuvre d'un modèle agropastoral ici dominant dès l'entame du deuxième millénaire avant l'ère chrétienne, même s'il parvient à la maturité au début des Temps Modernes, condamne l'équilibre fragile des massifs forestiers sévèrement mis à mal par les conséquences conjuguées de l'apogée de la civilisation de la vache et de son corollaire obligé de l'optimum démographique villageois. Or une source supplémentaire de pression sur ces massifs forestiers garants de la protection des sols contre l'érosion se développe irrémédiablement, en marge de ces contraintes pastorales ancestrales, à compter des premiers balbutiements modernes de la révolution des techniques. Avant la généralisation tardive de l'affectation du charbon de terre local à de telles activités, la naissance d'une industrie lourde de l'exploitation minière et chimique se fait en effet immédiatement grosse dévoreuse des bois d'œuvre et de combustible disponibles dans la contrée. Montagne à fromage par excellence la zone intra-alpine de Tarentaise, géologiquement comprise dans la zone houillère du briançonnais, ne se limite donc plus après cette date au seul support des alpages parmi les plus opulents du Royaume sarde le long de versants aux formes douces, patiemment érodés par le travail de sape des glaciers quaternaires. Le sous-sol du bassin de la Haute-Isère regorge également de richesses minérales intéressantes à l'échelle des modestes possessions continentales de la Maison de Savoie. En dépit des difficultés naturelles de leur exploitation une véritable industrie d'État, sans aucune commune mesure avec les formes traditionnelles de l'artisanat paysan séculaire, s'implante alors en ces lieux lors des dernières années du XVIe siècle en vue de l'exploitation du sel gemme tiré des salines de Bourg-Saint-Maurice, de Moûtiers puis de Conflans et de l'extraction du plomb argentifère des mines de Peisey-Nancroix et de Macôt travaillé plus bas dans la vallée, au sein de la fonderie Royale de Conflans. En quelques décennies le cumul de ces deux activités intensives, rurale et industrielle, conduit à l'épuisement de la ressource forestière au point de mettre en péril la pérennité d'activités d'intérêt stratégique pour la Maison de Savoie, en une époque où les théories dominantes du mercantilisme et de la physiocratie font des échanges économiques le prolongement naturel de la guerre quasi permanente à laquelle, sur le plan militaire, se livrent les nations en devenir.En marge de la jurisprudence constante du Sénat de Savoie et de ses règlements particuliers pour le duché, puis des premières dispositions législatives d'application générale à l'ensemble des États de Terre-ferme, Victor-Amédée II inaugure ainsi une politique forestière spécifique à la Tarentaise. Pendant plus d'un siècle, période intermédiaire évidemment exceptée, l'action administrative de l'intendance est singulièrement renforcée en la matière, s'appliquant notamment à transposer l'esprit du code forestier français de 1827 à la province, lors des dernières années du Régime sarde, sans toutefois parvenir à l'obtention de résultats probants. Certes de tels efforts législatifs et administratifs, au demeurant particulièrement impopulaires auprès des populations locales, ont laborieusement enrayé le marasme industriel prévisible et jugulé le caractère irréversible de la catastrophe écologique. Mais autrement que sous la forme résiduelle de maigres taillis coupés à blanc sans souci de leur régénérescence, la forêt tarine a pratiquement disparu à la veille de l'Annexion.Pourtant, malgré les résultats ouvertement insuffisants de cette tentative de réaction institutionnelle initiée par le pouvoir turinois, convient-il de saluer à travers cet exemple l'un des premiers essais modernes de mise en œuvre d'une politique globale — fut-elle limitée à une seule province, marque de fabrique de la résistance contemporaine de statuts régionaux particuliers à l'absolutisme princier — de gestion raisonnée d'une ressource naturelle aussi vitale que fragile.
International audience ; Sur les Alpes de Savoie, de la proto-histoire à l'époque contemporaine, l'implantation humaine se réalise au détriment du couvert forestier trop souvent qualifié "d'originel", par convention, alors qu'il ne date à cette latitude et a fortiori à cette altitude, que du retrait rapide des derniers grands glaciers wurmiens, il y a sept à huit mille ans. Quoiqu'il en soit la mise en œuvre d'un modèle agropastoral ici dominant dès l'entame du deuxième millénaire avant l'ère chrétienne, même s'il parvient à la maturité au début des Temps Modernes, condamne l'équilibre fragile des massifs forestiers sévèrement mis à mal par les conséquences conjuguées de l'apogée de la civilisation de la vache et de son corollaire obligé de l'optimum démographique villageois. Or une source supplémentaire de pression sur ces massifs forestiers garants de la protection des sols contre l'érosion se développe irrémédiablement, en marge de ces contraintes pastorales ancestrales, à compter des premiers balbutiements modernes de la révolution des techniques. Avant la généralisation tardive de l'affectation du charbon de terre local à de telles activités, la naissance d'une industrie lourde de l'exploitation minière et chimique se fait en effet immédiatement grosse dévoreuse des bois d'œuvre et de combustible disponibles dans la contrée. Montagne à fromage par excellence la zone intra-alpine de Tarentaise, géologiquement comprise dans la zone houillère du briançonnais, ne se limite donc plus après cette date au seul support des alpages parmi les plus opulents du Royaume sarde le long de versants aux formes douces, patiemment érodés par le travail de sape des glaciers quaternaires. Le sous-sol du bassin de la Haute-Isère regorge également de richesses minérales intéressantes à l'échelle des modestes possessions continentales de la Maison de Savoie. En dépit des difficultés naturelles de leur exploitation une véritable industrie d'État, sans aucune commune mesure avec les formes traditionnelles de l'artisanat paysan ...
International audience ; Sur les Alpes de Savoie, de la proto-histoire à l'époque contemporaine, l'implantation humaine se réalise au détriment du couvert forestier trop souvent qualifié "d'originel", par convention, alors qu'il ne date à cette latitude et a fortiori à cette altitude, que du retrait rapide des derniers grands glaciers wurmiens, il y a sept à huit mille ans. Quoiqu'il en soit la mise en œuvre d'un modèle agropastoral ici dominant dès l'entame du deuxième millénaire avant l'ère chrétienne, même s'il parvient à la maturité au début des Temps Modernes, condamne l'équilibre fragile des massifs forestiers sévèrement mis à mal par les conséquences conjuguées de l'apogée de la civilisation de la vache et de son corollaire obligé de l'optimum démographique villageois. Or une source supplémentaire de pression sur ces massifs forestiers garants de la protection des sols contre l'érosion se développe irrémédiablement, en marge de ces contraintes pastorales ancestrales, à compter des premiers balbutiements modernes de la révolution des techniques. Avant la généralisation tardive de l'affectation du charbon de terre local à de telles activités, la naissance d'une industrie lourde de l'exploitation minière et chimique se fait en effet immédiatement grosse dévoreuse des bois d'œuvre et de combustible disponibles dans la contrée. Montagne à fromage par excellence la zone intra-alpine de Tarentaise, géologiquement comprise dans la zone houillère du briançonnais, ne se limite donc plus après cette date au seul support des alpages parmi les plus opulents du Royaume sarde le long de versants aux formes douces, patiemment érodés par le travail de sape des glaciers quaternaires. Le sous-sol du bassin de la Haute-Isère regorge également de richesses minérales intéressantes à l'échelle des modestes possessions continentales de la Maison de Savoie. En dépit des difficultés naturelles de leur exploitation une véritable industrie d'État, sans aucune commune mesure avec les formes traditionnelles de l'artisanat paysan séculaire, s'implante alors en ces lieux lors des dernières années du XVIe siècle en vue de l'exploitation du sel gemme tiré des salines de Bourg-Saint-Maurice, de Moûtiers puis de Conflans et de l'extraction du plomb argentifère des mines de Peisey-Nancroix et de Macôt travaillé plus bas dans la vallée, au sein de la fonderie Royale de Conflans. En quelques décennies le cumul de ces deux activités intensives, rurale et industrielle, conduit à l'épuisement de la ressource forestière au point de mettre en péril la pérennité d'activités d'intérêt stratégique pour la Maison de Savoie, en une époque où les théories dominantes du mercantilisme et de la physiocratie font des échanges économiques le prolongement naturel de la guerre quasi permanente à laquelle, sur le plan militaire, se livrent les nations en devenir.En marge de la jurisprudence constante du Sénat de Savoie et de ses règlements particuliers pour le duché, puis des premières dispositions législatives d'application générale à l'ensemble des États de Terre-ferme, Victor-Amédée II inaugure ainsi une politique forestière spécifique à la Tarentaise. Pendant plus d'un siècle, période intermédiaire évidemment exceptée, l'action administrative de l'intendance est singulièrement renforcée en la matière, s'appliquant notamment à transposer l'esprit du code forestier français de 1827 à la province, lors des dernières années du Régime sarde, sans toutefois parvenir à l'obtention de résultats probants. Certes de tels efforts législatifs et administratifs, au demeurant particulièrement impopulaires auprès des populations locales, ont laborieusement enrayé le marasme industriel prévisible et jugulé le caractère irréversible de la catastrophe écologique. Mais autrement que sous la forme résiduelle de maigres taillis coupés à blanc sans souci de leur régénérescence, la forêt tarine a pratiquement disparu à la veille de l'Annexion.Pourtant, malgré les résultats ouvertement insuffisants de cette tentative de réaction institutionnelle initiée par le pouvoir turinois, convient-il de saluer à travers cet exemple l'un des premiers essais modernes de mise en œuvre d'une politique globale — fut-elle limitée à une seule province, marque de fabrique de la résistance contemporaine de statuts régionaux particuliers à l'absolutisme princier — de gestion raisonnée d'une ressource naturelle aussi vitale que fragile.
International audience ; Par deux fois en moins d'un siècle, en 1792 et en 1860, le Duché de Savoie est rattaché à la Grande Nation française à l'issue d'une consultation populaire. Pourtant, au-delà des apparences le contexte comme la signification de chacun de ces évènements diffère sensiblement même si, à l'évidence, ces deux annexions successives de la Savoie à la France se révèlent intimement liées en dépit de leurs soixante-dix ans de distance. Comment en effet comprendre 1860 en faisant artificiellement abstraction du précédent de 1792 ? Tant la référence ambiguë à l'idéologie révolutionnaire contemporaine de la Convention joue, au cours du second épisode, le rôle d'argument de poids en faveur ou à l'encontre du thème de la nécessaire fusion de la petite patrie alpine dans le creuset de la Grande Nation. Peu importe en l'occurrence et très paradoxalement, le retournement soudain de sensibilité politique des militants en faveur de l'option française lors de ces deux événements majeurs de l'histoire alpine occidentale. Puisqu'en toute logique les plus ardents promoteurs de l'Annexion, en 1860, conservateurs cléricaux bon teint, ne devraient pas se prévaloir contre nature d'une référence à ce point connotée à l'Invasion révolutionnaire de la Savoie pour en réclamer ultérieurement les bienfaits. Mais l'histoire des Etats de Savoie et a fortiori celle, en leur sein, des provinces savoyardes proprement dites, s'avère si complexe que les confusions en tout genre se perpétuent avec une désolante constance depuis des lustres, malgré le patient travail de vulgarisation entrepris de longue date par plusieurs générations d'historiens.C'est donc dans un cadre politique résultant d'enjeux doctrinaux de prime abord assez étrangers à l'histoire savoyarde qu'il convient ainsi de replacer l'analyse des deux annexions consécutives de la Savoie à la France, puis celle de leur légitimation, voire de leur amalgame définitif dans la plupart des mémoires locales au gré des cérémonies officielles, dans la construction de récits ...
International audience ; Par deux fois en moins d'un siècle, en 1792 et en 1860, le Duché de Savoie est rattaché à la Grande Nation française à l'issue d'une consultation populaire. Pourtant, au-delà des apparences le contexte comme la signification de chacun de ces évènements diffère sensiblement même si, à l'évidence, ces deux annexions successives de la Savoie à la France se révèlent intimement liées en dépit de leurs soixante-dix ans de distance. Comment en effet comprendre 1860 en faisant artificiellement abstraction du précédent de 1792 ? Tant la référence ambiguë à l'idéologie révolutionnaire contemporaine de la Convention joue, au cours du second épisode, le rôle d'argument de poids en faveur ou à l'encontre du thème de la nécessaire fusion de la petite patrie alpine dans le creuset de la Grande Nation. Peu importe en l'occurrence et très paradoxalement, le retournement soudain de sensibilité politique des militants en faveur de l'option française lors de ces deux événements majeurs de l'histoire alpine occidentale. Puisqu'en toute logique les plus ardents promoteurs de l'Annexion, en 1860, conservateurs cléricaux bon teint, ne devraient pas se prévaloir contre nature d'une référence à ce point connotée à l'Invasion révolutionnaire de la Savoie pour en réclamer ultérieurement les bienfaits. Mais l'histoire des Etats de Savoie et a fortiori celle, en leur sein, des provinces savoyardes proprement dites, s'avère si complexe que les confusions en tout genre se perpétuent avec une désolante constance depuis des lustres, malgré le patient travail de vulgarisation entrepris de longue date par plusieurs générations d'historiens.C'est donc dans un cadre politique résultant d'enjeux doctrinaux de prime abord assez étrangers à l'histoire savoyarde qu'il convient ainsi de replacer l'analyse des deux annexions consécutives de la Savoie à la France, puis celle de leur légitimation, voire de leur amalgame définitif dans la plupart des mémoires locales au gré des cérémonies officielles, dans la construction de récits fondateurs ambigus affectés au processus d'assimilation tardive des seuls départements métropolitains français bénéficiaires à ce titre, du privilège de conserver dans leur nouvelle dénomination une référence explicite à leur appellation ancestrale d'Ancien Régime.
International audience ; Par deux fois en moins d'un siècle, en 1792 et en 1860, le Duché de Savoie est rattaché à la Grande Nation française à l'issue d'une consultation populaire. Pourtant, au-delà des apparences le contexte comme la signification de chacun de ces évènements diffère sensiblement même si, à l'évidence, ces deux annexions successives de la Savoie à la France se révèlent intimement liées en dépit de leurs soixante-dix ans de distance. Comment en effet comprendre 1860 en faisant artificiellement abstraction du précédent de 1792 ? Tant la référence ambiguë à l'idéologie révolutionnaire contemporaine de la Convention joue, au cours du second épisode, le rôle d'argument de poids en faveur ou à l'encontre du thème de la nécessaire fusion de la petite patrie alpine dans le creuset de la Grande Nation. Peu importe en l'occurrence et très paradoxalement, le retournement soudain de sensibilité politique des militants en faveur de l'option française lors de ces deux événements majeurs de l'histoire alpine occidentale. Puisqu'en toute logique les plus ardents promoteurs de l'Annexion, en 1860, conservateurs cléricaux bon teint, ne devraient pas se prévaloir contre nature d'une référence à ce point connotée à l'Invasion révolutionnaire de la Savoie pour en réclamer ultérieurement les bienfaits. Mais l'histoire des Etats de Savoie et a fortiori celle, en leur sein, des provinces savoyardes proprement dites, s'avère si complexe que les confusions en tout genre se perpétuent avec une désolante constance depuis des lustres, malgré le patient travail de vulgarisation entrepris de longue date par plusieurs générations d'historiens.C'est donc dans un cadre politique résultant d'enjeux doctrinaux de prime abord assez étrangers à l'histoire savoyarde qu'il convient ainsi de replacer l'analyse des deux annexions consécutives de la Savoie à la France, puis celle de leur légitimation, voire de leur amalgame définitif dans la plupart des mémoires locales au gré des cérémonies officielles, dans la construction de récits fondateurs ambigus affectés au processus d'assimilation tardive des seuls départements métropolitains français bénéficiaires à ce titre, du privilège de conserver dans leur nouvelle dénomination une référence explicite à leur appellation ancestrale d'Ancien Régime.
International audience ; Pour le sens commun, entretenu par un lectorat très typé, Joseph de Maistre représente bien évidemment l'apôtre de la Contre-Révolution la plus intransigeante. Au risque du poncif puisqu'avec lui peut être plus nettement encore qu'avec tout autre polémiste de pareille envergure, se pose le problème de la réception d'une œuvre paradoxale, à travers laquelle d'aucuns s'emploient depuis près de deux siècles avec une belle obstination à reconnaître l'une des sources homogène, flagrante, de théories politiques ou d'idéologies totalitaires parmi les moins recommandables.Parmi d'autres, ces dernières années, le politiste Jean Zaganiaris s'est fort heureusement astreint à l'exercice de dénonciation de telles lectures systématiquement partiales ou biaisées du corpus maistrien. Dans essai publié en 2005 il s'efforce même de rappeler comment le Maistre apparemment figé à jamais dans cette sombre posture a cependant pu être étonnamment associé à de tout autres courants de pensée, jadis, y compris de manière incidente et fugace. Il s'y attache notamment à reconstituer l'argumentaire de nos jours totalement tombé dans l'oubli visant, par exemple, à reconnaître en Joseph de Maistre non seulement un précurseur de certaines idées libérales mais aussi, avec des arguments discutables et, de ce fait assez peu convaincants, de certaines propositions politiques revendiquées avec constance depuis près de deux siècles par la tradition républicaine accommodée à la mode française et parlementaire.Maistre libéral ? Vraie fausse révélation pour celui que nombre de biographes ont souvent surnommé le Montesquieu savoyard afin de rendre compte avec justesse de la posture intellectuelle, au cours d'une morne première partie d'existence de notable provincial, selon ses propres dires. Il convient pourtant d'être clair : Maistre n'est pas et n'a jamais été libéral au sens aujourd'hui parlementaire et connoté du terme. Pas plus avant 1789 qu'après ! Quand bien même il incarne sa vie durant une espèce de prototype de ...